L’embellie financière du Devoir se poursuit, mais…

La première moitié de l’année 2016 a été relativement bonne, au Devoir. Le quotidien montréalais semble avoir réussi a inverser la tendance à la baisse de ses bénéfices, si on se fie à la courbe de l’interpolation polynomiale dans le graphique ci-dessous.

https://plot.ly/~jhroy/8/benefice-net-trimestriel-du-devoir-2004-2016/

En fait, le journal enregistre essentiellement des pertes depuis 2013. Il perdait sans cesse plus d’argent depuis cette année-là. Mais cette tendance semble en train d’être renversée. On demeure en territoire négatif, mais si Le Devoir réussit encore à intéresser des lecteurs à contribuer à son Fonds des Grands amis, il est permis d’espérer qu’il pourrait renouer avec les profits d’ici la fin de la décennie.

https://plot.ly/~jhroy/7/chiffre-daffaires-trimestriel-du-devoir-2004-2016/

Le chiffre d’affaires du journal a augmenté au cours des deux premiers trimestres de 2016 par rapport aux deux premiers trimestres de l’année précédente. «L’augmentation s’explique par une augmentation des revenus de tirage», peut-on lire dans le rapport de gestion rendu public aujourd’hui. De bonnes nouvelles, encore.

Le journal se félicite de sa stratégie numérique qui «repose sur un modèle payant [qui] assure au Devoir des revenus d’abonnement qui représentent une part toujours grandissante de ses recettes en raison du déplacement de la publicité des médias traditionnels vers les nouveaux médias», poursuit-on dans le rapport de gestion.

Reste que ces bons résultats ne parviennent pas à renverser la chute vertigineuse du chiffre d’affaires que connaît Le Devoir depuis les lendemains du Printemps érable. C’est, en tous cas, ce que nous montre la courbe de l’interpolation polynomiale du chiffre d’affaires. La situation demeure précaire. Il faudra encore plusieurs trimestres de bons résultats pour dire que le quotidien a retrouvé sa santé financière. Il faudra surtout qu’il renoue avec les profits. Il a perdu, au cours du trimestre qui vient de s’achever, presque deux fois plus d’argent que lors du même trimestre de l’année précédente.

Pour faire vos propres analyses, vous trouverez ci-dessous un tableau des données financières du Devoir depuis 2004, également accessibles en format CSV.

Date de fin Trimestre Année Produits (‘000$) Bénéfice net (‘000$)
2004-03-31

1

2004

4009

43

2004-06-30

2

2004

3976

140

2004-09-30

3

2004

3443

-226

2004-12-31

4

2004

4186

256

2005-03-31

1

2005

4122

198

2005-06-30

2

2005

4096

97

2005-09-30

3

2005

3588

-202

2005-12-31

4

2005

4556

420

2006-03-31

1

2006

4270

164

2006-06-30

2

2006

4248

156

2006-09-30

3

2006

3492

-299

2006-12-31

4

2006

4548

417

2007-03-31

1

2007

4331

200

2007-06-30

2

2007

4306

102

2007-09-30

3

2007

3581

-285

2007-12-31

4

2007

4371

301

2008-03-31

1

2008

3961

-91

2008-06-30

2

2008

4205

1

2008-09-30

3

2008

3715

-423

2008-12-31

4

2008

5052

441

2009-03-28

1

2009

4178

132

2009-06-27

2

2009

4470

205

2009-09-26

3

2009

3728

-244

2009-12-31

4

2009

5332

822

2010-03-27

1

2010

4589

410

2010-06-26

2

2010

4580

324

2010-09-25

3

2010

4076

-57

2010-12-31

4

2010

5229

669

2011-03-26

1

2011

4407

135

2011-06-25

2

2011

4850

177

2011-09-24

3

2011

4169

-85

2011-12-31

4

2011

5509

528

2012-03-24

1

2012

4247

32

2012-06-23

2

2012

4937

162

2012-09-22

3

2012

4171

-132

2012-12-31

4

2012

5352

277

2013-03-30

1

2013

4367

-162

2013-06-29

2

2013

4587

-155

2013-09-28

3

2013

4076

-215

2013-12-31

4

2013

4846

-795

2014-03-29

1

2014

4397

3

2014-06-28

2

2014

4322

-148

2014-09-27

3

2014

3757

-354

2014-12-31

4

2014

4513

-20

2015-03-28

1

2015

3940

-97

2015-06-27

2

2015

4111

-43

2015-09-26

3

2015

3565

-368

2015-12-31

4

2015

4750

558

2016-03-26

1

2016

4265

-42

2016-06-25

2

2016

4423

-78


Une première version de ce texte parlait d’«interprétation» polynomiale. Il s’agit plutôt d’interpolation, comme je le disais dans des billets précédents.

Vous aimerez aussi...

2 réponses

  1. Julien Brault dit :

    Super article comme toujours! Par contre, je ne sais pas ce qu’est une courbe polynomiale…

    • JH dit :

      Salut Julien!

      Quand on a un ensemble de points, il y a plusieurs moyens d’en dégager une tendance générale.

      Le service que j’utilise pour tracer les graphiques (plot.ly) permet de tracer des courbes d’interpolation. Plusieurs méthodes sont offertes, dont la régression polynomiale. Et si on choisit cette méthode, plusieurs degrés sont possibles, comme l’illustre le GIF ci-dessous (tiré de Wikipédia):

      Régression polynomiale

      J’ai choisi la régression polynomiale de degré 3, qui me paraît un bon compromis entre la ligne droite qui montre une tendance trop générale, et les degrés plus élevés qui collent de trop près aux points sans permettre de dégager une tendance.

      Un polynôme, c’est un souvenir de nos cours d’algèbre. Je me souviens des équations polynomiales qui s’écrivaient, par exemple: y = x3 + x2 + x . Ici, cette équation est justement de degré 3 parce qu’elle contient une variable qui est au cube. L’équation utilisée par plot.ly pour tracer la courbe dans les graphiques des données financières du Devoir est la suivante: a + b*x + c*x^2 + d*x^3.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *