Illustration reportages société




- Reportage société -
Les Cybergirls
Journaliste: Sophie Lambert
Réalisation: Yves Lévesque


Vidéo
Brigitte Gemme lit une partie de son journal personnel
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(7 secondes / 0,7 Mo)

Vidéo
Joy Jones explique comment éviter le harcèlement sur Internet
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(14 secondes / 1,5 Mo)

Vidéo
Anne-Marie Léger raconte que l'ordinateur lui permet de concilier carrière et famille
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(18 secondes / 1,9 Mo)

  • Informations supplémentaires:

    Brigitte Gemme est assez volubile du clavier. Alors, si vous voulez partager ses réflexions matinales, visitez sa page journal, MontrŽal, soleil et pluie!

    Voyez le site des Guerrilla Girls, que consultait Anne-Marie Léger lorsque nous sommes allés la visiter.

    Le site original des Cybergrrls. Notez le "grr" à la place de "girls".
    Prenez également le temps d'explorer leur consoeurs, les Webgrrls, où les filles peuvent voter pour leur page macho préférée.

    De nombreux sites cartographient le web au féminin:

  • Sophie Lambert, au Café électronique:
    Lorsqu'on pense à l'internaute par excellence ou à l'informaticien type, le cliché qui nous vient en tête est souvent celui du gars qui est constamment devant son ordinateur, qui a une coupe de cheveux pas très à la mode et qui porte des lunettes épaisses. Mais les stéréotypes sont en train de changer. Même si 85% des internautes sont des hommes, ça n'empêche pas certaines filles de prendre leur place dans le monde de l'informatique et sur Internet.
    On les appelle les cybergirls et croyez moi, elles n'ont rien à voir avec les autres filles qu'on peut trouver sur Internet.

    Sophie Lambert:
    Toi est-ce que t'es une cybergirl?

    Joy Jones:
    Oui.

    Anne-Marie Léger:
    Pour moi, l'ordinateur, c'est ma brosse à dent.

    Sophie Lambert:
    Tu passes combien d'heures ou de minutes par jour à peu près.

    Brigitte Gemme:
    Je le sais vraiment pas et je préfère ne pas le savoir, honnêtement, parce que ce serait peut être inquiétant!

    Anne-Marie Léger:
    Alors je peux dire qu'un jour sans ordinateur pour moi c'est la panique.

    Sophie Lambert, à l'extérieur:
    Trois filles, trois façons de vivre avec l'ordinateur.
    La première s'appelle Brigitte. Elle a sa propre page web sur Internet et chaque jour, vous pouvez lui rendre visite et partager avec elle ses impressions et ses pensées sur la vie.

    Brigitte Gemme:
    Le centre de ma page web, c'est vraiment la chronique quotidienne. Donc, le matin, je me lève. Je suis en pyjama, un peu endormie. Avant mon premier café, j'ouvre le store et je regarde dehors.
    S'il faut beau, tant mieux. S'il pleut, j'aime bien la pluie aussi, alors je suis contente. Mais s'il neige, c'est un peu moins l'fun!
    Et puis je donne mes impressions sur le temps qu'il fait, sur les livres que je lis, sur la musique que j'écoute et c'est vraiment une page d'humeur, une chronique d'humeur.

    Brigitte Gemme, récitant une des entrées de son cyberjournal intitulé Montréal, soleil et pluie:
    La lumière du matin est tellement belle. Pourtant, je n'ai pas dormi longtemps. Mais j'ai encore, cette nuit, dormi comme un ange. Que demander de plus?
    Je souhaite, pour cette semaine qui commence à six heures ce matin, d'aimer cette semaine, de lui donner un sens et d'y prendre plaisir. Parce que toutes les semaines méritent d'être aimées.

    Brigitte Gemme
    Chaque jour, Brigitte Gemme abreuve le Net de sa prose!

    Brigitte Gemme:
    Y'a peut être au moins 50 visiteurs par jour, j'ai arrêté de compter. Ça me donne de nouveaux contacts avec toutes sortes de gens. Ça, ces rencontres, c'est la partie que j'aime le plus. Je rencontre des gens vraiment extraordinaires, de partout. Et les gens me parlent rapidement d'eux. C'est l'fun.

    Sophie Lambert, s'adressant à Brigitte:
    Internet, c'est un milieu d'hommes. Au Québec 85% des internautes sont des hommes.

    Brigitte Gemme:
    C'est vrai.

    Sophie Lambert:
    Est-ce que ça te fait peur? Est-ce que t'as l'impression de faire peur aux hommes parce que t'es présente?

    Brigitte Gemme:
    Sur Internet, non. Dans la vie, peut-être! :-)
    Je pense même que ça les rassure, parfois, de voir qu'il y a des filles sur Internet. Elles existent. Et il y en a même qui font des pages web! Wow!

    Le fait d'être pro en informatique, ça m'a rendu un peu «tomboy». Mais je pense qu'il y a besoin de présence féminine. Et je pense aussi que les filles qui voient qu'il y a enfin d'autres filles sur Internet, ça les incite à continuer.

    Sophie Lambert:
    Notre deuxième cybergirl, c'est Joy. Son travail consiste à programmer des ordinateurs, mais ce qu'elle préfère le plus, c'est de «chatter» pendant ses temps libres. «Chatter», ça signifie discuter par écrit avec d'autres gens. De cette façon, Joy a une vie sociale.

    Sophie Lambert, s'adressant à Joy:
    Est-ce que t'as l'impression, lorsque tu «chattes», comme ça, qu'il y a moins d'inhibitions, qu'on est moins gênée que dans la vraie vie?

    Joy Jones:
    Oui. C'est quelque chose que j'ai noté. La plupart des gens parlent plus ouvertement de leur vie au clavier parce qu'il y a moins de risques. Tu n'a pas à regarder la personne quand elle dit quelque chose.
    Je connais beaucoup de monde qui vivent dans d'autres pays. Je ne les ai jamais rencontrés. Mais je parle avec eux presque tous les jours. On envoie des images, des nouvelles, on parle de toutes sortes de choses.

    Joy Jones
    Joy Jones est plutôt une inconditionnelle de l'IRC!

    Sophie Lambert:
    As-tu l'impression que les filles peuvent se sentir plus en confiance dans les «chats».

    Joy Jones:
    Oui, c'est certain. On compte plusieurs filles parmi les habitués du «chat». C'est vraiment un endroit confortable.
    Si quelqu'un te harcèle, tu peux l'éviter facilement. Il y a toutes des commandes pour arrêter une conversation.
    Si tu es une fille, sur Internet, il est évident que des hommes voudront parler de sexe avec toi. Mais ce sera facile de refuser. Il ne pourra pas te forcer, c'est sur un ordinateur.

    Plusieurs hommes préfèrent parler de leur vie personnelle avec des filles. Ils veulent parler de leru blonde, par exemple. Alors c'est plus facile pour eux par ordinateur interposé.
    De plus, les filles sont plus à l'aise avec le texte que les hommes. Les hommes s'intéressent plus aux images. Alors Internet est vraiment un endroit où on peut ouvertement parler de tout, avec de vraies personnes.
    Sur le Net, j'ai des amis avec lesquels je peux parler de mon chum, de ma vie, des choses qui m'arrivent au jour le jour. C'est vraiment une bonne facon d'interagir avec les gens.

    Sophie Lambert:
    Anne-Marie est notre troisième cybergirl. Sans qu'elle ne s'en rende compte, l'ordinateur a pris de plus en plus de place dans sa vie. À un point tel qu'elle elle gagne aujourd'hui sa vie avec l'informatique.
    Il y a cinq mois, elle a accouché d'une petite fille. Aujourd'hui, dans sa maison elle prend autant soin de ses fleurs que de son ordinateur.

    Anne-Marie Léger
    Quant à Anne-Marie Léger,
    elle vit toute journée sans ordinateur
    comme un avant-goût de l'apocalypse!

    Anne-Marie Léger:
    Je n'étais pas attirée par Internet. Mais tranquillement, je suis allé voir des sites, j'ai fait des groupes de discussions, je me suis servi du courrier électronique.
    Maintenant j'écris en HTML. Je construis des sites pour des individus, des compagnies, des institutions.
    J'ai un petit bébé de cinq mois. J'ai décidé -c'est un choix- de rester à la maison pour un bout de temps, peut-être huit ou neuf mois, on verra. Quoi qu'il en soit, il faut que je travaille à la maison. Mon ordinateur me permet de faire ça, au quotidien.

    L'autre jour, mon ordinateur a brisé. Pendant deux jours, il était mort! Heureusement, il a ressuscité. Mais pendant ces deux jours, je crois que j'ai développé un cancer ou un ulcère, parce que j'ai tellement paniqué, que ma vie s'est écroulé.

    Anne-Marie Léger et son bébé
    L'ordinateur permet à Anne-Marie Léger
    de concilier famille et carrière.

    Sophie Lambert, s'adressant à Anne-Marie:
    Est-ce que tu te considère comme une cybergirl?

    Anne-Marie Léger:
    Oui, je pense que je suis une cybergirl!

    Sophie Lambert, s'adressant à Anne-Marie:
    Est-ce que tu connais bien les ordinateurs? Serais-tu capable d'en défaire un, par exemple? Est-ce que tes connaissances vont jusque-là?

    Anne-Marie Léger:
    Pas du tout! Moi, il faut que ce soit simple.

    Brigitte Gemme:
    C'est une question d'habitude. Ce ne sont que des fils. Dès que tu sais comment ton ordinateur fonctionne, tu sais que tu peux le débrancher sans le faire exploser!

    Joy Jones:
    T'es jamais expert dans quoi que ce soit avec les ordinateurs. Il y a toujours des détails que tu ignores.
    Au fond, la chose la plus importante, c'est de savoir comment chercher l'information, à qui la demander, où regarder dans le manuel ou dans les livres. Si tu sais ça, tu sais tout ce dont tu as besoin.

    Brigitte Gemme:
    Il y a toujours quelque chose d'humain derrière la machine, quelque chose qui fait «bip! bip!» de temps en temps, ou qui «brake», qui casse. Bref, il y a toujours des gens, et je pense que ça plaît aux filles.


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