À quoi sert le Net?


Pour l'instant, la somme d'informations disponible via l'Internet est fragmentaire. La plupart des journalistes peuvent s'en passer. Tous, peut-être, sauf les journalistes scientifiques qui, sans cet outil, sont littéralement coupés de leur monde. Un communicateur scientifique qui n'est pas branché, c'est comme un journaliste sportif qui n'irait jamais au Forum ou comme un critique de théâtre qui se contenterait de faire des entrevues dans la loge des comédiens, sans avoir vu la pièce.

Dans le cyberspace, on peut d'abord dénicher des sources introuvables ailleurs: "J'avais un compte sur CompuServe depuis six ans et mes supérieurs étaient impressionnés par ce que je pouvais y trouver et par la rapidité avec laquelle je le trouvais", raconte Marian MacNair, recherchiste avec Newswatch, le Montréal Ce Soir de la CBC.

Lise Ravary donne un exemple précis d'une trouvaille: "Pour Québec Science, j'ai interviewé, via le Net, la sommité dans le domaine des scanners du cerveau à l'Institut de technologie de Helsinki. Ça, c'est merveilleux. Ça ne m'a pris que deux jours pour la trouver et entrer en contact avec elle!"

Votre humble serviteur est tombé des renseignements trouvés nulle part ailleurs sur les nootropes, ces nouvelles drogues dont fait partie l'ecstasy. Téléchargés à partir d'un site en Californie, ces renseignements, une fois vérifiés auprès de la police et de pharmacologues montréalais, se sont avérés vrais.

D'autres médias apprécient le courrier électronique, qui a permis, par exemple, à un auditeur de l'Alberta de rejoindre, à moindre coût, l'émission À tout prix. Plusieurs magazines, dont Hour et enRoute demandent en outre à leurs pigistes de leur envoyer leurs textes par e-mail.

De plus en plus de banques de données sont accessibles par Internet: des plus récents arrêts de la Cour suprême, aux traités signés avec les Autochtones, en passant par le nouveau Code civil. Plus gouvernements et entreprises ouvriront leurs ordinateurs au public, plus le Net s'avérera un complément de recherche indispensable pour l'artisan (mot plutôt low tech, non?) de l'infomation.

En attendant, notez que la FPJQ dispose désormais d'une adresse électronique: fpjq@eureka.qc.ca. Envoyez vos communications à l'attention de Claude Robillard.

©1994 Jean-Hugues Roy