ÉL

L'Électron libre

Entrevue réalisée en juillet 1995

Dreamy Nerve Cell

D I S K E


Diske du BOMB Shelter

Tes parents sont-ils au courant?

Diske
Tout à fait! Mon père trouve ça intéressant. Il m'encourage, même. Il m'a donné de l'argent pour faire cette pièce-ci, justement. Mon père trouve ça le fun, à condition que je n'en fasse pas sur des propriétés privées.


Diske tenant une bombe de Krylon C'est bien, parce que ça peut coûter cher, la peinture, non?

Diske
Oui. Mais je ne prends pas de la Krylon [marque reconnue pour sécher rapidement, évitant les coulisses]. En fait, pour cette pièce-ci, je n'ai pris que deux cannettes de Krylon. Le reste, c'est de la Wal-Mart à deux piasses! [rires]
Et je prends des caps [capuchons] de Wal-Mart. Ce ne sont pas de vrais fat caps de New York, mais ils sont pas mal.



Vas-tu amener ton père ici pour lui montrer ce que tu as fait?

Diske
Non, je ne pense pas. J'aurais trop honte. Par contre, je vais lui montrer les photos en tout cas.


C'est un artiste, ton père?

Diske
Non. Il est vice-directeur général d'un gros hôpital de la région de Montréal.


Ah bon. Il est cool. Il est ouvert. D'habitude, les parents n'aiment pas trop ça.

Diske
Ouais, ils associent ça aux gangster. Mais regarde moi! Ça n'a aucun rapport.


Diske du BOMB Shelter

Le fait de se faire arrêter n'aide pas beaucoup non plus, j'imagine.

Diske
Sûrement.
L'autre soir, j'ai failli me faire pogner encore. Je faisais un throwup sur un mur du vieux quartier industriel tout près du Vieux Montréal. Un gars m'a vu et a signalé une auto de police. La police nous a regardé et on est parti à courir. Je ne sais pas s'ils nous ont couru après, mais ils ne nous ont pas pogné.


Est-ce que tu peins des trains?

Diske
Oui. Un soir, je suis allé dans la gare de triage le long de la 116. Le problème avec les trains, par contre, c'est que tu ne vois plus jamais tes oeuvres par la suite!


Crois-tu que tu vas faire ça longtemps encore?

Diske
Sûrement. Je n'ai pas vraiment pensé à mon avenir de graffitiste. Je ne sais pas quand je vais arrêter. Quand je me serai fait pogner une fois de trop, peut-être. Ou quand je serai trop vieux.

Pièce de Diske au Graf Jam de mars 96
En mars 96, au Graf Jam organisé par Timer, Diske a eu droit à un mur.
Voici sa pièce, complétée, avec le petit "e" à la fin.

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©1995-96 Jean-Hugues Roy
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