S W A R M

Tu vas faire du graf encore longtemps?

Swarm
Ouais. Toute ma vie, je pense! Je vais être en chaise roulante, dans mon centre de vieux, et je vais aller taguer les toilettes si je ne peux pas sortir! [rires] C'est rendu comme une drogue pour moi. Il faut que j'en fasse, tu comprends! Je vais avoir 17 demain et je ne vois pas la fin de ça. Même quand je vais avoir des kids, une job, je vais continuer quand même. Je ne pense pas aller en prison pour un dessin. Je vais payer une amende de 500$ et c'est tout. Tu t'en vas pas avec des meurtriers pour un p'tit graf au marqueur.

La main tachée de peinture de Swarm, avec, à l'arrière-plan, les détritus jonchant le sol de la cour centrale de l'usine Redpath.

La scène à Montréal est-elle dynamique, selon toi?

Swarm
Il faudrait qu'il y ait plus de writers. À New York, ils sont 75 par quartier. Nous, on est à peine 75 pour toute une ville. Il y a de la place en masse.

75? Autant que ça?

Swarm
Il y en a beaucoup qui commencent cette année [1996]. Ils ne font pas de pièces encore, que des tags au marqueur. Mais il y a de la place en masse pour du monde. Tant qu'il y a des murs, tant qu'il y a du béton, c'est bon. Je taguerais toute la ville. Jusqu'en haut de la Place Ville Marie! Tu ris, mais j'y ai pensé, avec des amis. On prendrait des cordes d'alpinisme et on partirait du toit.

Et quels sont tes projets?

Swarm
J'aimerais bien taguer un panier à salade et prendre une photo [inspiration du film La Haine]. J'aimerais aussi faire de grosses pièces sur des usines.

Pourquoi "Swarm"?

Swarm
C'est comme une nuée d'insectes qui envahissent tout. Ça vient aussi du fait que lorsque je vais chez mes amis, je bouffe tout! Je suis un enragé! J'ai essayé d'autres noms de tag, mais je reviens toujours à Swarm. Je pense que je vais garder ce nom-là encore longtemps.