Z E C K

Comment ta carrière dans le graf a-t-elle commencé?

Zeck
Il y a longtemps, j'ai trouvé une vieille canne de peinture dans une ruelle alors que j'avais 12 ou 13 ans. Je me suis d'abord initié comme ça.
Quelques années plus tard, j'avais des amis qui en faisaient. Alors j'ai recommencé. Au petit marqueur d'abord, puis à la canette ensuite.

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Qu'est-ce que t'aimais dans le graf? Qu'est-ce qui t'attirait?

Zeck
Je ne sais pas. C'était cool. Tu te défoules, aussi.

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Mais c'est plus qu'un défoulement. Il faut s'appliquer. Ça prend des heures pour faire une belle pièce...

Zeck
Ouais. Mais faire des pièces, c'est une autre étape dans le graf. Avant, ce qui m'intéressait, c'était plus de mettre mon nom partout, le thrill du vandalisme, si on veut. Mais en ce moment, je commence à découvrir les grosses pièces, les couleurs. C'est un autre trip.

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Qu'est-ce qui est plus le fun, pour toi? Faire des grosses pièces, ou taguer?

Zeck
J'aime bien le tag. J'aime bien faire des throwup vite faits, sur les coins de rue. Ça prend à peu près une minute ou deux. Tu y vas avec quelqu'un, pour qu'il fasse le guet.

Comment t'as choisi ton nom de tag, Zeck?

Zeck
Dans un cours de français! Je gribouillais et je suis tombé sur ces lettres-là. J'ai trouvé qu'elles sonnaient bien et qu'elle coulaient mieux.

Pendant combien de temps encore te vois-tu faire du graf?

Zeck
Je ne sais pas. Le plus longtemps possible. Je veux encore m'améliorer. Je voudrais au moins, toute ma vie, faire des pièces. Je n'ai pas encore 18 ans, alors j'en profite pour faire le petit délinquant. Après 18 ans, je vais sûrement me calmer.

T'es-tu déjà fait prendre?

Zeck
Oui. Il y a 2 ans, je me suis fait pogner 4 fois en un mois, à peu près. J'ai eu une sentence pour les 4 fois. J'ai dû faire des travaux communautaires parce que je n'avais pas 18 ans. J'ai lavé des baignoires dans un espèce de vestiaire quelque part. Tu laves pendant 35 heures. Je te dis que ça devient long longtemps!

Comment vois-tu la scène du graf à Montréal?

Zeck
Il y a des petites rivalités, mais c'est moins fort qu'avant. Au début, il y a peut-être 3 ans, j'entendais le monde dire des choses comme: "Untel, je lui pété la gueule parce qu'il m'avait "crossé"."
Maintenant, c'est plus calme. Tout le monde commence à s'connaître. Des Grafs Jams comme aujourd'hui, ça aide à l'unité des artistes.
J'espère qu'il va y avoir d'autres événements comme celui d'aujourd'hui. Ça a l'air d'avoir bien fonctionné. Timer songeait justement d'organiser quelque chose cet été, dans un endroit plus grand, à l'extérieur, pour laisser la place à plus d'artistes.