L'Électron libre
1er zap - Juin 1995
L'hyper-entrevue
Jacques Parizeau
Tout à commencé au Musée du Québec, dans la Vieille Capitale. Ce jeudi, 4 mai 1995, était une journée historique, carrément. La Belle province rattrapait ses cousines canadiennes. Jacques Parizeau levait ENFIN le voile sur le site WWW du gouvernement.
Mais ce qui était intéressant, à cette conférence de presse, comme à toutes les conférences de presse, d'ailleurs, ce n'était pas tant ce qui se passait à l'avant, mais ce qui se passait en coulisses!
Plus tard, ce jour-là, j'ai rencontré Parizeau sur son avion, un Fairchild F-27 du gouvernement, petit aéronef à hélices de vingt places. C'est pas le Air Force One de Bill Clinton, mais on y voyage mieux qu'en classe affaires!
Ce n'est pas non plus l'avion dans lequel le ministre de la Culture et des Communications (car c'est à ce titre bien plus qu'à celui de Premier ministre que je l'ai rencontré) a frôlé la mort, en février dernier.
On se souviendra que Parizeau et sa suite ont vécu deux heures d'angoisse ici même, au-dessus de l'aéroport de Québec, alors que le train avant d'un plus gros avion (40 places) refusait de se bloquer en position droite.
Puis, nous avons pris place à bord.

Avec nous, voyageaient :
- l'attachée de presse de Parizeau, Marie-Josée Gagnon (qui occupe ce poste prestigieux un peu grâce à moi!)
- son chef de cabinet, Jean Royer
- sa directrice des communications, Marielle Séguin
- son conseiller spécial et machine à discours, l'ex-journaliste Jean-François Lisée (quelques photos)
- l'attachée de presse de Bernard Landry (et la femme/blonde [?] de Lisée), l'ex-journaliste Catherine Lecomte
Québec - Montréal en avion (même en avion à hélices), ça va très vite. Trop vite.
J'avais prévu une entrevue en trois temps :
- Jacques Parizeau comme ministre des Communications;
- Jacques Parizeau comme ministre de la Culture;
- Jacques Parizeau comme Premier ministre;
Mais le vol a duré à peine une demi-heure. En ajoutant un peu de temps sur la piste au décollage et à l'atterrissage, on s'en tire avec quarante minutes. Mais mettons qu'on n'appelle pas cela une entrevue de fond.
J'ai eu le temps de lui faire porter ses chapeaux Communications et Culture; mais le sombrero P.M. est passé bien vite sur son crâne.
Quelques questions que ne n'ai pas eu le loisir de lui poser :
- Croyez-vous que Mario Dumont occupera votre fauteuil un jour?
- Ne pensez-vous pas qu'il serait temps de décriminaliser le cannabis?
- Votre "virage" au sujet de la question référendaire n'est-il pas plutôt un "u-turn" en direction du 20 mai 1980?
Voici quand même la conversation que nous avons eue, divisé en 13 grandes questions, que voici (vous pouvez également lire ou télécharger toute l'entrevue, quasi verbatim, en un seul fichier):
- Q. : Comment expliquez-vous que le Québec soit la dernière province à avoir son site sur Internet?
- Q. : Quand on vous dit qu'un jour tous les foyers québécois seront branchés, y croyez-vous?
- Q. : Quand est-ce que le Fonds de l'autoroute de l'information va-t-il débloquer de l'argent pour le Free-Net, ou Libertel, de Montréal?
- Q. : Selon plusieurs, le projet UBI est un véritable cul-de-sac technologique. Est-ce que ça ne vous fait pas un peu peur?
- Q. : Comment se fait-il que les ministères de la Culture et des Communications ne sont pas distincts?
- Q. : Iriez-vous jusqu'à créer un ministère de l'inforoute, comme au Nouveau-Brunswick?
- Q. : Est-ce qu'André Boisclair sera le prochain ministre de la Culture et des Communications?
- Q. : Qu'est-ce que vous voulez faire avec Radio-Québec?
- Q. : [Par rapport à Radio-Québec] Le monde des régions se fout de ce qui vient des autres régions. Est-ce que la solution ne serait pas de financer ou d'aider des diffuseurs communautaires régionaux à produire pour leur propre région?
- Q. : Le 1% pour la Culture, est-ce que ça va venir un jour?
- Q. : Le sculpteur Armand Vaillancourt estime que les artistes soient nourris et logés par l'État pour pouvoir créer. Qu'est-ce que vous pensez de cette proposition?
- Q. : Jean Doré et Pierre Bourque ont tous deux réclamé un nouveau pacte fiscal pour la métropole. Vous, vous êtes député de banlieue. Allez-vous le donner, ce nouveau pacte?
- Q. : L'économie canadienne à crû de 4% en 1994, l'économie québécoise de je ne sais trop combien. En même temps, les chiffres de l'aide sociale parlent de 800 000 personnes. Il y a une richesse qui se crée. Mais on dirait qu'elle ne descend pas: qu'est-ce qui se passe?
Textes & photos & graphisme : Jean-Hugues Roy; mai 1995
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