Dimanche, 21 janvier 2001
Vol 1101 pour Détroit

J'ai pris l'avion, par ce matin brumeux. De la piste de décollage, la vue sur le mont Royal était féérique. La silhouette de l'Oratoire Saint-Joseph me rappelait une photo célèbre de la cathédrale Saint.Paul's, à Londres, sous les bombes allemandes durant la Seconde Guerre Mondiale.

C'est lorsqu'on s'est arraché du sol que j'ai compris la source de ce brouillard. Le Saint-Laurent fumait ce matin-là par voluptueux volutes qui enveloppaient l'île Dorval, qu'on distingue ici dans le lac Saint-Louis.

Quelques heures plus tard -- et quelques fuseaux horaires plus loin -- j'atterrissais encore dans le brouillard, mais un brouillard plus chaud. Ça, ici, c'est une tour de contrôle en construction.

C'est une ville que j'ai déjà visitée et que j'étais heureux de retrouver. On dirait qu'une partie de mon coeur est ici, car malgré la bruine qui s'acharnait, malgré le ciel qui nous oppressait, j'ai souri quand j'ai vu les silhouettes familières de ces grues, dans le terminal à conteneurs de la ville en question.

J'ai logé dans un très bel hôtel post-moderne, avec accès à Internet via le téléviseur, mesdames et messieurs! Eh oui! J'ai consulté mon Album sur le petit écran et, ma foi, c'était tout à fait compatible. Tu vois, Maude, la technologie nous évite désormais de traîner des photos de nos enfants dans notre portefeuille.

J'ai marché plusieurs heures dans les rues de la ville pour m'imprégner de ses senteurs et de ses images, même des images comme celle-ci d'un itinérant fouillant dans un bac à déchets. Je suis rentré de bonne heure. Je devrai me lever tôt demain matin.