L'Électron libre

Un autre Stack décorant Redpath. Un des premiers beaux exemples de "drips" à Montréal.

C'est quoi l'idée de n'écrire qu'un nom, que ton nom, "Stack"? Pourquoi ne pas en profiter pour écrire des messages politiques?

Stack
À New York, ça n'a toujours été que des noms. On fait comme à New York.
Et puis, c'est le fun de voir ton nom, ton oeuvre. C'est toi. C'est dope. C'est comme une forme d'autopublicité, si on veut.

Et d'où ça vient, "Stack"?

Stack
C'est juste un mot que j'entendais souvent et qui me plaisait. J'ai commencé à l'écrire, et j'ai aimé ce que ça a donné. En anglais, un stack, c'est une pile, et aussi un gros montant.

La scène à Montréal ne se compare pas à New York ou des villes d'Europe. Qu'est-ce que ça prendrait pour que ça décolle?

Stack
Il faudrait que le monde se décide plus à "bomber". Ça va se développer, veut, veut pas. Il y a de plus en plus de monde qui se mettent à "bomber", et ça donne le goût à d'autres d'essayer. C'est une bonne chose.
Il faut aussi que le monde sache c'est quoi le vrai graf. Le Graf Jam d'aujourd'hui [2 mars 1996], ce n'est pas le vrai graf.

Ah non? C'est quoi, le vrai graf?

Stack
Le vrai graf, c'est illégal. Ça ne se fait pas dans un endroit bien éclairé avec de la musique. C'est chill, ce qui se passe ici. Mais le graf, c'est dans la rue que ça se passe. Si la rue ne fait pas partie de ta culture, t'es pas un vrai graffitiste.

Pourtant, d'autres artistes souhaiteraient qu'il y ait des murs légaux.

Stack
C'est cool, des murs légaux. Surtout downtown, parce qu'il y aurait beaucoup de monde qui les verrait.
Mais s'il n'y a que ça, ce n'est pas correct. Ou si on en ouvre, il va y avoir des artistes qui ne vont faire que des murs légaux et ça va dénaturer un peu la culture. C'est mon avis. Il y a des "writers" qui aimeraient avoir des murs légaux. Moi, je suis plutôt "Old School", tu vois.

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©1995-96 Jean-Hugues Roy
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