Mercredi, 23 août 2000
Prodiges

J'ai envie, aujourd'hui, de te présenter ton grand frère Xavier. Je n'ai pas de mots pour te décrire comme je l'aime. Je me souviens encore du moment où il est sorti du ventre de ta mère. Ce fut un prodigieux coup de foudre! Un vrai! Un total! J'en resterai foudroyé jusqu'à ma mort! Et je m'attends à ressentir exactement la même chose à ton arrivée au monde. Xavier a 7 ans bien comptés et il m'aide parfois à faire le marché, le samedi matin, au Provigo de la rue Sherbrooke.

Xavier est un petit garçon socialement engagé. Dans ce temple de la consommation, il ne peut s'empêcher de souligner le ridicule de voir des boîtes de conserve de pâtes en sauce aux formes de Pokémon. Il me montre, ici, l'arrière de la boîte où se trouve illustré le Pokémon favori de son papa, Jigglypuff, aussi connu sous le nom affectueux de Rondoudou, en France. Par quel prodige échapperas-tu, toi, à l'emprise de ces bestioles venues du pays d'Ultraman et de Mini-fée?

Parlant de prodiges, tu sais que je donnerais tout ce que j'ai pour pouvoir te porter dans mon ventre. Ta maman essaie tant bien que mal de me décrire la sensation «aquatique» d'avoir un bébé en soi. Je ne peux qu'imaginer. Elle a le privilège de pouvoir de caresser toute la journée. De mon côté, je te fais entendre de temps en temps de la musique en installant une paire d'écouteurs sur la bédaine de maman.

Elle dit qu'en général, tu arrêtes de bouger quand la musique commence. Tu aimes particulièrement la Première Gymnopédie d'Erik Satie, cette pièce qui fait toujours monter en moi l'émotion comme la Lune fait monter la marée. Bien sûr, je t'initie également aux grands classiques de ton époque (The Prodigy, ci-contre, groupe techno hard core), mais maman trouve que ça te fait trop gigoter. Rave on, petit bébé!