L'Électron libre

1er zap - Juin 1995

L'hyper-entrevue

Jacques Parizeau


Thème #2


[Nous venons de décoller, on sent le train d'atterrissage pénétrer dans la carlingue]

Q. : Comme ministre des Communications, d'abord, comment expliquez-vous que le Québec soit la dernière province à avoir son site sur Internet comme ça. On a failli se faire déborder par les TNO!

R. : Je ne l'explique pas. C'est arrivé comme un accident. Et quand on s'en est rendu compte - je pense que c'est mon attachée de presse, Mme Gagnon, qui s'est rendue compte de ça: "Le gouvernement n'est pas sur Internet", dit-elle. Ben non, on n'est pas sur Internet. Quand j'ai décidé qu'on s'y mettrait, on m'a recommandé de ne pas en parler parce qu'on devrait plutôt avoir honte de ne pas y être. J'ai bien failli faire ça: on embarque et on n'en parle pas. Les gens vont s'en rendre compte. Mais dès que j'ai commencé à faire quelque bruit autour de ça, il y avait un tel intérêt de la part des journalistes qu'on a dit: très bien, on va en parler, on va rendre ça public.

Mais je vous avouerai que franchement, j'ai un peu honte.

[Il rigole]


Q. : Quand on vous disait: "Il faut que le gouvernement y soit!", répondiez-vous: "Et alors?"

R. : Non. J'ai dit: "Montrez-moi ça." Je ne savais pas ce que c'était. Écoutez, comme la plupart des gens de ma génération, ces bidules-là, on n'a pas la moindre idée en quoi ça consiste.


Q. : Pourtant, il y a des clubs de l'âge d'or sur le Net.

R. : Ben oui! J'ai appris ça par la suite. J'avais lu quelques articles dans les journaux, dans des revues, là-dessus, mais je ne savais pas ce que c'était. D'abord, on m'a fait une démonstration et ç'a été réglé! J'ai dit: "OK! On y va!"


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Textes & photos & graphisme : Jean-Hugues Roy; mai 1995
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