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- A c t u a l i t é s

La réaction de Cyber@Québec au rapport Berlinguet
Section 2 - Commentaires sur le contenu du rapport


Thème 2 - Agir sur l'éducation, levier de développement de toute société.

Observation 2.1 - Le branchement des écoles, attention aux utopies.

Comme le rapport l'indique, l'éducation est un des domaines de la société qui sera le plus touché par les projets d'inforoute et qui pourrait en tirer beaucoup d'avantages.

Selon Cyber@Québec, la recommandation 3 (... chaque classe des écoles primaires et secondaires du Québec soit reliée d'ici trois ans ... au RISQ...) n'est viable que dans la mesure où la recommandation 4 (...que les technologies de l'information,... deviennent des outils d'enseignement et d'apprentissage d'utilisation courante dans tous les ordres d'enseignement et dans toutes les matières) soit réalisée au préalable.

Or, par expérience, nous savons que les réformes de l'éducation au Québec n'aboutissent à des résultats concrets seulement qu'après plusieurs années. Les probabilités que les changements exigés par la recommandation 4 s'inscrivent dans les moeurs éducatives du Québec d'ici 3 ans, sont très faibles, compte tenu de l'analphabétisation informatique de beaucoup d'enseignants, de la structure particulièrement complexe de ce secteur et du taux de technophobie des pays industrialisés (environ 26%). On peut donc craindre que le gouvernement ou les établissements d'enseignement soient équipés de micro-ordinateurs qui seraient désuets au moment où enfin arriveraient les réformes des différents programmes d'enseignement au primaire et au secondaire.

Considérant l'ampleur et la portée de la recommandation 3 et considérant également que sa réalisation impliquerait des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars, Cyber@Québec s'inquiète du manque de réalisme et de la désynchronisation des recommandations du comité.

Nous pensons que confondre vitesse et précipitation peut, surtout dans un contexte aussi volontariste, conduire le Québec dans une mésaventure du même type que celle des ordinateurs ComTerm dans les années 80. La réforme de l'enseignement est souhaitable et souhaitée et nous pensons que les nouvelles technologies peuvent aider à sa mise en place. Elles ne peuvent cependant en aucun cas la précéder ou la supplanter. C'est pourquoi nous pensons que les consultations prévues doivent précéder l'application des recommandations et que celles-ci doivent être beaucoup plus réalistes.

Là encore, le rapport devrait avoir une approche plus stratégique que volontariste.

Observation 2.2 - Absence de prise en compte de la diversité des infrastructures existantes.

Le rapport propose de connecter toutes les écoles ainsi que les établissements de santé à un grand réseau québécois, le RISQ. Nous pensons qu'avant d'investir de fortes sommes dans des infrastructures, le gouvernement devrait faire le bilan des infrastructures existantes afin d'éviter de dépenser de fortes sommes à faire des réseaux redondants à ceux existants déjà (Bell Québec, Vidéotron, Radio-Québec, MIX, Hydro-Québec, etc.). Alors que de nombreux gouvernements et industries découvrent les bienfaits de l'inter-réseautage dont le plus bel exemple d'efficacité est l'Internet, le gouvernement du Québec ferait probablement une erreur en investissant dans un réseau centralisé et coûteux sans étudier des avenues alternatives.

Afin d'assurer l'accessibilité aux l'inforoutes partout au Québec, nous croyons que le gouvernement doit s'appuyer sur les réseaux existants, tant scientifiques que commerciaux, et sur leur développement planifié afin de bâtir des solutions adaptées au contexte spécifique de chacune des régions concernées.

Alors que la National Science Foundation aux États-Unis vient de fermer en mai dernier son réseau scientifique NSFNet, estimant que les chercheurs universitaires avaient mieux à faire que de gérer des réseaux de télécommunications largement disponibles auprès des fournisseurs, le Québec doit se demander s'il peut se payer une infrastructure purement scientifique et éducative redondante aux infrastructures de télécommunications existantes. Nous estimons que l'investissement dans le contenu et les applications est beaucoup plus stratégique tant pour la société québécoise que pour son économie.

Observation 2.3 - Besoins.

Voici une liste non exhaustive de besoins en matières d'éducation qui auraient dû inspirer le comité dans la recherche de solutions:


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