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- A c t u a l i t é s

La réaction de Cyber@Québec au rapport Berlinguet
Section 2 - Commentaires sur le contenu du rapport


Thème 3 - L'autoroute de l'information dans la santé et les services sociaux.

Observation 3.1 - La santé: contrôler ou augmenter la qualité des services?.

À la lecture du rapport du comité, nous sommes en droit de nous poser la question suivante: "L'ordinateur et les inforoutes doivent-ils servir d'abord à améliorer les soins de la santé ou à les contrôler?"

Cette partie du rapport est surprenante par son architecture. Les enjeux et les problématiques soulevés sont juxtaposés aux recommandations et moyens proposés sans que de réels liens soient faits entre les deux. Notamment, les recommandations semblent basées sur des objectifs propres au lieu de tenir compte des objectifs déjà fixés par la réforme du système de santé. Dans un secteur névralgique où une réforme est en cours avec des objectifs déjà établis, le comité aurait pu faire la démonstration de son principal axiome, à savoir que les inforoutes aident à la réingénierie, en proposant des recommandations directement axées sur la réforme de la santé actuellement en cours.

Nous pensons que ce secteur est suffisamment bouleversé par la réforme pour ne pas être en même temps ciblé par des projets d'inforoutes qui n'y soient pas directement reliés.

Au lieu de cela, il est proposé de financer des projets de réingénierie dont les résultats n'ont pas encore pu être confirmés malgré les centaines de millions de dollars investis auparavant dans ce secteur. Déjà plusieurs montants significatifs ont été versés pour des projets technologiques dans le domaine de la santé. Avant d'y consentir de nouveaux financements, nous croyons qu'il est indispensable qu'une évaluation objective de ces projets et de leurs résultats soit conduite.

Dans ce domaine comme dans les autres, nous pensons que le gouvernement devrait plutôt s'inspirer des besoins des usagers pour sélectionner des solutions plutôt que de tenter d'imposer des visions de promoteurs technologiques.

Observation 3.2 - Le bon diagnostic.

Combien d'usagers du système de la santé ont été mal aiguillés suite à des diagnostics plus ou moins précis qui ont été établis en moyenne après cinq minutes de consultation avec un omnipraticien?

À la page 18 du rapport on peut lire: "L'autoroute de l'information... favorisant... l'élimination et la duplication d'actes inutiles...".

Dans ce sens et pour répondre à cet objectif, il faut davantage miser sur des outils d'aide au diagnostic que sur l'inforoute proprement dite. Si un meilleur diagnostic à l'entrée était établi, on pourrait économiser de façon significative sur la facture globale à long terme.

Cyber@Québec croit que le réseau de la santé réduirait sensiblement ses frais globaux en donnant aux omnipraticiens le temps ainsi que les outils technologiques leur permettant de poser des diagnostics précis et fiables. À titre d'exemple, le logiciel PKC d'aide au diagnostic de Larry Weed aux États-Unis obtient des résultats très encourageants. Ce genre d'outil permet à l'omnipraticien de manipuler près d'une centaine de variables aidant au diagnostic alors qu'un médecin expérimenté ne peut en manipuler qu'une dizaine.

On peut dès lors penser à des formes d'auto-diagnostic où l'usager pourrait lui-même utiliser un logiciel de diagnostic et s'aiguiller vers le bon noeud dans réseau de la santé. Ce type de service pourrait être utilisé à distance ou dans les centres de service du réseau à travers les inforoutes qui seront mise en place, mais doit être vu pour améliorer la relation patient-médecin plutôt que de la supprimer.

Observation 3.3 Confidentialité du dossier patient.

Une autre question critique que le comité aurait dû étudier, est celle du contrôle que l'État pourrait avoir sur l'information fournie par les citoyens lors de consultations avec les intervenants du réseau de la santé. Ceci soulève un débat similaire à celui soulevé par la carte à puce.

La relation médecin-patient et le secret professionnel sont des questions qui doivent également être discutées. Comme nous l'avons soulevé plus haut (section 1.3.4), la sécurité des données transmises sur les réseau est primordiale si nous voulons maintenir le standard et la qualité de vie dont bénéficient les Québécois au niveau de la protection de la vie privée.

Nous croyons qu'un débat large et ouvert doit avoir lieu sur les questions relatives à la protection des données personnelles et du droit à la vie privée des usagers. Dans ce sens, on peut suggérer qu'un protocole d'accès à l'information soit développé avec les différents intervenants concernés. Bien que cette problématique englobe les renseignements médicaux, elle devrait être traitée plus largement en y incluant toute autre forme de renseignements personnels.

Observation 3.4 Dimensions humaines.

Les besoins ainsi que la place de l'usager dans le système de santé ne semblent pas avoir été étudiés par les membres du comité.

Dans la recommandation 7, encore une fois, le comité demande à ce que "...la population du Québec soit informée et sensibilisée quant aux avantages de l'autoroute de l'information...". Nous estimons qu'elle doit être aussi informée des dangers et enjeux et qu'elle doit être, surtout, impliquée.

Qu'en est-il de la relation de confiance entre le patient et son médecin? Comment les consultations via un réseau numérique affecteront-ils la qualité des relations interpersonnelles? Y aura-t-il des retombées psychologiques?... sociales?... économiques?

Observation 3.5 - Besoins.

Voici une liste succincte de besoins en matières de santé qui auraient dû inspirer le comité:


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